Un site pour prévenir les addictions au travail
Le Fonds Actions Addictions lance un nouveau portail Internet, dédié aux addictions dans le monde du travail. Il propose un ensemble d'outils pour aider les entreprises à mettre en place une politique de prévention.
Stress, horaires décalés, impératifs de productivité... Tous les milieux professionnels peuvent être touchés par une organisation du travail qui crée ou aggrave la consommation de drogues par les employés. C'est pourquoi le Fonds Actions Addictions a décidé de consacrer un portail Internet dédié aux entreprises et aux salariés.
Selon le Pr Michel Reynaud, psychiatre et président du Fonds Actions Addictions, "il y a des entreprises qui peuvent pousser des salariés en mettant une pression pour qu'il y ait une créativité extrêmement rapide et importante. À ce moment là, les salariés font ce qu’on appelle du dopage au travail pour tenir sous la pression. Et puis, il y a des entreprises dans lesquelles il y a du harcèlement, du stress… Il y a des sujets plus fragiles qui, à ce moment-là, se mettent à boire ou à prendre des médicaments pour pouvoir supporter la tension de leur boulot".
Les addictions, à l'origine de 10% des accidents du travail
En entraînant une baisse de la vigilance, les médicaments anxiolytiques et l'alcool sont impliqués dans plus de 10% des accidents du travail. Les entreprises devraient donc tout faire pour prévenir les problèmes d'addiction chez leurs salariés. Mais ce sujet est encore trop souvent tabou.
Le Pr Michel Reynaud explique : "La plupart des gens connaissent les collègues qui boivent trop ou qui consomment ou qui ne sont pas bien. Mais c'est à l'occasion d'une grande crise, c'est-à-dire d'une ivresse, d'un trouble du comportement, d'une inefficacité majeure apparaissant dans une réunion qu'on se met à se dire « monsieur untel, ou madame untel a un problème, on l’envoie à la médecine du travail »."
L'objectif du portail est d'éviter ce genre de situation. Des questionnaires sont disponibles en ligne pour permettre aux salariés d'évaluer leur niveau d'addiction. En cas de consommation dangereuse, le site recense toutes les adresses de professionnels spécialisés à proximité pour se faire aider. Aujourd'hui, plus de 80% des personnes souffrant d'addiction ne sont pas prises en charge.